Ville et population en changement : transformations urbaines et ajustements familiaux
à Québec au 19e siècle et au début du 20e

Le projet

Au Québec comme dans la plupart des pays, les informations rétrospectives nous permettent de constater que de nombreuses modifications des comportements démographiques sont apparues dans un premier temps dans les villes pour ensuite se répandre à travers l'ensemble du territoire, empruntant l'un ou l'autre des nombreux réseaux de relations qui cimentent ses divers espaces et milieux. Perceptibles à l'échelle agrégée, ces modifications ne sont toutefois finement observables et explicables qu'à l'échelle où elles se produisent, c'est-à-dire au sein des familles et ménages qui composent les populations urbaines locales. La famille au sens large se retrouve ainsi au cœur de ces transformations. C'est dans ce cadre que s'articulent et se négocient les projets individuels (éducation, travail, etc.) de même que les projets plus collectifs (procédures d'héritage, achat d'un terrain/maison, hébergement de parents ou autres, etc.). Comprendre les transformations sociales en milieu urbain c'est donc aussi comprendre la famille ou ce que l'on nomme la dynamique familiale.

Le présent programme de recherche s'inscrit dans la foulée de nos1 travaux sur la population de la ville de Québec entre 1850 et 1930. Il examine les transformations qui se sont opérées au sein des populations dans un contexte d'urbanisation et d'industrialisation, la période étudiée ayant été témoin de grands changements sur les plans économique, social et politique. C'est en effet au cours de cette période que le capitalisme industriel s'implante au Québec ; c'est également au cours de cette période que les paramètres démographiques des populations québécoises ont connu les plus importants bouleversements.

La ville de Québec suit toutefois un cheminement particulier au cours de cette période. La quasi stagnation des effectifs totaux de la ville à la fin du dix-neuvième siècle, s'accompagne de transformations majeures de la composition de la population, alimentées entre autres par des flux migratoires importants. Le renouvellement presque complet de la population entre 1871 et 1901 opère alors à une accentuation de sa segmentation sur les plans tant économique que culturel ou géographique ; trois dimensions qui font principalement l'objet de nos investigations. Notre programme se propose donc d'apporter un éclairage nouveau sur les transformations sociales et géographiques qu'a connues la ville de Québec au cours d'une période charnière de son histoire et ce en privilégiant trois axes de recherche : 1) transition démographique et baisse de la fécondité ; 2) travail, activités économiques et stratégies ; 3) environnement urbain et services de santé.

Le programme s'appuie sur le traitement d'une importante banque d'informations issues des informations des recensements et autres documents d'archives. Au cours des cinq dernières années, nous avons en effet créé une base de données relationnelles qui nous offre des informations détaillées sur près d'un demi million de personnes qui ont vécu à Québec ou qui ont entretenu des liens avec des résidants de cette ville durant la deuxième moitié du 19e siècle. Le travail de saisie des données s'est fait parallèlement à un travail de géocodage minutieux, ce qui nous a permis de constituer un système d'informations géographiques (SIG) capable d'analyses spatiales d'une très grande précision à l'échelle du ménage.

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Québec, septembre 2002


1 Ce programme de recherche est dirigé par Richard Marcoux et Marc St-Hilaire, respectivement professeurs au département de sociologie et de géographie de l’Université Laval et tous deux chercheurs au Centre interuniversitaire d’études québécoises (CIEQ).